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Stella-Yvonne Carbonneau


Naissance :
5 septembre 1904
Lieu :
Baptême :
Lieu :
Décès :
17 mai 1981
Lieu :
Québec
Sépulture :
23 mai 1981
Lieu :
Notre-Dame-de-l'Assomption-de-Bellechass

Histoire

Ma mère Stella Yvonne Carbonneau avait trois soeurs et quatre frères. Son père, Honoré Carbonneau, capitaine sur le navire Montcalm, remontait le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Havre Saint-Pierre afin de ravitailler les nord-côtiers et d'amener les membres du clergé désignés pour baptiser et confirmer les enfants nès l'année précédente. Stella Yvonne a eu l'immense chance de naviguer avec son père pendant tout un été (chose rare à cette époque superstitieuse). Elle devait tenir un journal (nous ne l'avons jamais retrouvé) car son père l'exigeait. Au cours de ce voyage, elle a été marraine de baptême et de confirmation de plusieurs enfants, surtout à Natashquan. À 21 ans (1925) elle quittait son village de Berthier-en-Bas (nom du village à cette époque) pour aller travailler à Québec, pour la maison de confection Faguy & Lépinay. Quelques années plus tard, elle rencontrait mon père René Legault, alors étudiant en médecine à l'Unviersité Laval. Ils se sont mariés en l'église Saint-Coeur de Marie à Québec, puis ils sont partis pour Trois-Rivières, Hôpital des Forges, où René a fait son internat. De là, ils ont déménagé à Saint-Rémi du Lac-aux-Sables où il n'y avait pas de médecin pendant une épidémie de diphtérie. Yvonne a porté neuf enfants. Seulement sept ont survécu. Elle assistait son mari dans plusieurs activités de sa pratique: vacciner des enfants, participer à des accouchements, faire des pansements, recevoir les malades, tenir la comptabilité, etc. Sa maison était ouverte à tous; même aux quêteux! Elle a hébergé pendant de longues périodes des gens malheureux et certains enfants des deux familles. Elle a secouru des femmes qui n'avaient même pas un lit confortable pour accoucher pas plus d'ailleurs que des vêtements pour le noveau-né. Tout était confectionné par elle-même. Combien de plats cuisinés a-t-elle pu envoyer discrètement à des familles. Elle a été présidente du Cercle des fermières (je ne me souviens pas du nom exact de cette organisation à cette époque) de Saint-Rémi du Lac-aux-Sables. Lorsque René est décédé, elle s'est retrouvée seule avec sept enfants: le plus vieux avait 12 ans et la plus jeune 2 ans et demi. Elle disait: "Il n'y a pas d'avenir au Lac pour les enfants". Après avoir placé temporairement les trois plus jeunes dans des familles soigneusement choisies, elle déménage à Québec, en pleine crise du logement. La famille réduite s'entasse dans un deux pièces en mansarde où elle commence à faire de la couture de 6 heures du matin à minuit le soir, six jours/semaine. Malgré que le nombre de client augmente, elle n'arrive pas à nourir ses enfants convenablement. Elle fait donc appel à l'Aide aux Mères Nécessiteuses. Mais...!!! On veut lui enlever ses enfants... les donner à des familles! Pensez donc... une veuve de docteur ça a de l'argent??? Yvonne dans une révolte froide dit au juge: "Monsieur le Juge, s'il faut que je fasse la rue pour faire vivre mes enfants, je vais le faire!" Surpris autant par l'audace de cette femme que par sa détermination, il est finalement décidé de placer les petites filles à l'Orphelinat d'Youville et les petits gars au Don Bosco. Yvonne n'abandonnera jamais ses enfants: un dimanche elle va voir ses filles et le dimanche suivant elle va voir ses garçons. Pendant que nous étions à l'Orphelinat, un gros incendie a éclaté dans une bâtisse située en face. Ma mère est la seule à avoir téléphoné pour savoir si elle devait venir nous chercher. À l'orphelinat, il y avait 600 enfants, donc au moins 600 parents et elle est la seule à s'être inquiétée pour notre sécurité. Malgré sa pauvreté, elle a tenu à payer une partie des frais de notre hébergement... ce n'était par courant! Elle a été marraine de guerre, tricoté et préparé des colis à la Croix-Rouge pour les soldats. Toutes les réalisations d'Yvonne n'ont jamais fait la manchette. Elles ont été faites avec le coeur d'une femme qui s'est toujours soucié de donner un peu de bonheur à ses semblables. Mais ça, malheureusement, ça ne fera jamais partie de l'histoire avec un grand H. Combien de femmes qui, comme elle, mériteraient une place plus évidente dans la mémoire de nos collectivités. (Texte de Micheline Legault)

Stella-Yvonne Carbonneau
Date du mariage :
8 octobre 1928
Lieu :
Notre-Dame de Québec
Date du mariage :
13 septembre 1947
Lieu :
St-Coeur de Marie de Québec
Enfants :